
Jean-Baptiste DJEBBARI
Ministre délégué chargé des transports
Jamais un Gouvernement n’avait autant investi dans les transports du quotidien. Entre 2017 et 2022, 38 milliards d’euros leur auront été consacrés par l’Etat – contre 25 entre 2012 et 2017.
C’est la concrétisation des engagements pris dans la loi d’orientation des mobilités (LOM) pour rendre nos transports moins polluants, plus inclusifs, plus innovants, partout et pour tous. Deux ans après sa promulgation, et malgré la crise sanitaire, presque toutes ses dispositions sont applicables.
Avec la LOM, nous avons mis fin aux zones blanches de la mobilité. Des autorités organisatrices de la mobilité (AOM) sont désormais en place sur 100 % du territoire. Covoiturage, navettes autonomes, transports à la demande : les AOM ont vocation à proposer des solutions alternatives à la voiture individuelle, plus simples, et plus adaptées aux besoins de nos concitoyens.
Avec la LOM, nous facilitons la vie des Français. C’est un fait : nous avons basculé dans l’ère de l’intermodalité. Rares sont ceux qui n’utilisent qu’un seul mode de transport pour tous leurs déplacements. Les services numériques de mobilité (MaaS) prennent en compte cette évolution des usages. Grâce à eux, la mobilité est désormais accessible en un clic : des applications mobiles vous informent des différents modes de transport disponibles autour de vous, optimisent votre itinéraire en les combinant selon différents critères (le plus rapide, le moins cher,…), et permettent de stocker tous vos titres de transports.
Parce que l’offre de transports et les besoins ne sont pas les mêmes en région parisienne et, par exemple, dans la Drôme, ces applications exigent d’être adaptées aux réalités de chaque territoire. C’est la responsabilité des AOM. Tout en la respectant et en la confortant, l’Etat encourage le développement de standards communs, notamment pour faciliter l’accessibilité des transports aux personnes à mobilité réduite. Nous le faisons dans une logique d'innovation ouverte, afin que les bonnes pratiques bénéficient à tous, dans toute la France.
Avec la LOM, nous développons les transports là où il en faut. Nous ouvrons de nouvelles lignes de bus, de tram et de métro – et ce faisant, nous élargissons le champ des possibles pour des millions de nos concitoyens.
900 millions d’euros de soutien aux projets de transport collectif en site propre dans le 4e appel à projets attribué cet automne, 200 millions pour le métro de Toulouse, 1 milliard pour les projets de transport à Marseille… Sur ce quinquennat, les dépenses pour de nouveaux projets de transports en commun ont augmenté de près de 40%, avec 230 millions d’euros investis chaque année.
La LOM n’est donc pas qu’une « adaptation aux nouveaux usages », mais bien le symbole d’une ambition retrouvée pour les transports du quotidien.
Cependant, il ne suffit pas de les développer, il faut aussi les transformer ; réduire drastiquement leurs émissions de CO2.
C’est le sens bonus à l’acquisition de véhicules lourds propres (30 000 € pour un bus vert électrique ou à hydrogène) que nous avons mis en place, et du suramortissement que nous avons prolongé jusqu’en 2030.
Décarboner nos cars, nos bus, nos trains : c’est la promesse de l’hydrogène vert. La France a tout pour en devenir leader. Pour en développer la production et les usages, nous investissons 7 milliards d’euros d’ici 2030.
Ces investissements portent leurs fruits : quatre régions ont d’ores et déjà commandé des trains à hydrogène, qui circuleront dès 2023 pour remplacer des trains diesel ; des dizaines de stations hydrogène se développent, alliant production locale et mutualisation des usages (bus à hydrogène, flottes de véhicules, camions, engins de maintenance), comme à Auxerre par exemple.
Enfin, si nous voulons véritablement transformer nos transports, nous devons avoir un temps d’avance. Nous devons inventer la mobilité de demain. C’est le rôle de l’Agence de l’Innovation pour les Transports que j’ai créée : détecter les technologies et les innovations les plus prometteuses, et accompagner leur passage à l’échelle.
En matière d’innovation, nous ne partons pas de rien : en juillet, la France est devenue le premier pays européen à disposer d’un cadre réglementaire complet qui va permettre aux navettes autonomes de rouler dès septembre 2022 sur des zones prédéfinies.
Pour mener à bien la transition écologique, les transports en commun font partie de la solution. Voilà pourquoi nous investissons comme aucun gouvernement avant nous.
Cette transition, nous ne la réussirons pas par moins de mobilité et moins de libertés, mais par plus d’innovation. Innover, innover, et encore innover : telle est la boussole qui doit nous guider.